La campagne des présidentielles de 2007 n'est heureusement pas faite uniquement de petites phrases et de chansons ! Elle peut être aussi l'occasion de mettre en débat quelques questions d'importance.

C'est à mon avis le cas de cette tribune libre publiée dans Le Figaro de ce jour par Hervé Novelli, député (UMP) de la quatrième circonscription d'Indre-et-Loire, membre de la commission des finances et chef de file des réformateurs à l'Assemblée nationale.

Disons tout de suite que je partage rarement ses positions. Je crois même qu'il m'est arrivé plus souvent de partager avec lui un verre de Chinon plutôt que des opinions !

Mais le texte qu'il publie dans Le Figaro a le mérite tout à la fois d'élever le débat et de rompre avec une certaine démagogie. Non seulement parce qu'il y remet en cause l'Etat-Providence et les promesses de "droits pour tous". Mais surtout parce qu'il y pose clairement une question qui me semble fondamentale : la "création boulimique" de droits nouveaux ne risque-t-elle pas de "restreindre la liberté individuelle de nos concitoyens" : "Au nom d'une cause baptisée juste, on en vient peu à peu à enfermer nos concitoyens dans un dédale de normes, de réglementations qui les assujettissent de plus en plus."

La façon dont Tocqueville, cité par le député du chinonais, décrit l'Etat, me ravit :
« Il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger. »

Parce qu'ils me semblent porter le même risque d'un encadrement législatif et réglementaire excessif qui pourrait transformer notre nation en "troupeau d'animaux", deux exemples récents m'ont irrité et inquiété :
Alors oui, même si je ne suis pas sûr que nous en tirions les mêmes conclusions en matière de logement social, je suis mille fois d'accord avec Hervé Novelli sur la nécessité de se méfier "de cet état tutélaire qui se charge de faire notre bonheur en faisant valoir ces droits toujours plus nombreux qu'il crée sans cesse".

[Il va sans dire, et mieux encore en le disant, que cet avis personnel n'engage que moi. Je participe par ailleurs à une réflexion sur la façon de bloguer sur un métablog et sur la possibilité d'exprimer des points de vue personnels sur un blog collectif sans engager, ni gêner, les autres participants. On réfléchit, on réfléchit... mais on n'a pas encore trouvé toutes les réponses. N'hésitez donc pas à contribuer au débat]

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