Pendant que l'opinion publique boit, à la télévision, les belles paroles de Nicolas Hulot, les élus locaux gèrent la pollution organisée de la planète et poursuivent en justice les citoyens qui tentent de s'y opposer !

C'est ce qui est arrivé à Philippe Simond, éco-citoyen, président de l'association Raiponce et vice-président de la Société d'Etude, Protection et Aménagement de la Nature en Touraine (SEPANT).

En août dernier, voulant se débarasser de son vieux matériel informatique, il se rend à la déchetterie de l'Ile-Bouchard, la plus proche de son domicile. Sur place, rien n'est prévu pour récupérer et recycler le matériel informatique et les responsables du site lui proposent de le déposer avec le "tout-venant", au milieu des vieux matelas et autres déchets non recyclables, en lui indiquant que ces déchets seront enfouis... Dans le Chinonais, il n'existe pas de filière de récupération et de valorisation des déchets électroniques et informatiques.

Mais Philippe Simond n'ignore pas que son matériel informatique est composé de matières recyclables, de métaux précieux et de métaux lourds. Refusant de polluer, il décide de déposer son vieux matériel informatique devant les bureaux du SMICTOM (Syndicat Mixte de Collecte et de Traitement des Ordures Ménagères) du Chinonais, organisme qui gère l’ensemble des déchets du secteur.

Mais un tel crime ne restera pas impuni ! Le Président du Smictom et Maire de Chinon, Jean-Pierre Duvergne, décide de porter plainte contre ce citoyen qui refuse de polluer. Ironie du sort, on lui reproche un "dépôt d'ordures à un endroit non autorisé "!
Par une ordonnance pénale datée du 19 mars 2007, procédure simplifiée sans convocation au tribunal, donc sans possibilité de s’expliquer, l’écologiste est condamné à 222 € d’amende et frais de procédure, dont il doit s'acquitter avant le 27 avril.

Pour payer son amende, Philippe Simond fait appel à la générosité des habitants des 75 communes du SMICTOM, leur demandant de lui faire parvenir 222 chèques de 1 € libellés à l'ordre du Trésor Public.

Bien que je n'habite pas le périmètre de ce Smictom, j'ai eu grand plaisir à lui adresser aujourd'hui même mon chèque, convaincu que cet euro sera plus utile à la planète que la "taxe d'enlèvement des ordures ménagères" que je paye chaque année.


Et je compte sur vous pour le soutenir et relayer cette histoire abracadabrantesque.

Les chèques de 1€ libellés à l’ordre du Trésor Public sont à adresser à l’association Raiponce Les Vigneaux 37220 Rilly-sur-Vienne, avant le 27 avril.

Un grand bravo en tous cas aux élus locaux qui composent le Smictom du Chinonais, au premier rang desquels il faut citer le maire PS de Chinon, Jean-Pierre Duvergne : non seulement ils n'ont pas organisé de filière de valorisation des déchets informatiques, mais en plus ils poursuivent en justice les citoyens qui ont le tort d'être plus responsables que les autres...

PS : Quel regret, au passage, que les associations tourangelles de protection de l'environnement soient si discrètes sur internet et si peu blogueuses. Il faudrait sans doute faire un effort. Je suis certain qu'elles auraient plein d'histoires aussi incroyables que celle-ci à nous raconter...

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