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Avis aux amateurs de courts métrages! Saviez-vous qu'une émission y était exclusivement consacrée sur la web TV, La Télé Libre? Cette interview inédite est l'occasion d'en savoir un peu plus sur cette émission, Libres Courts. Elle est accessible gratuitement quand on veut comme on veut sur www.latelelibre.fr... Parlez en autour de vous! A l'occasion du 8e numéro (en ligne demain), son concepteur et présentateur nous accorde une interview. Comment cette émission a t-elle vu le jour sur La Télé Libre? Avez-vous été sollicité? Avez-vous présenté le projet qui a été accepté?  J'avais entendu dire qu'une Web TV était en train de se créer sous l'impulsion de John Paul Lepers, journaliste connu pour son impertinence et ses reportages très engagés et incisifs. Il s'agirait d'une télé citoyenne, qui se baserait à la fois sur des reportages réalisés par l'équipe fondatrice et des contributions extérieures de journalistes et personnes lambda. J'ai eu l'occasion de rencontrer un des instigateurs du site lors d'un débat et j'ai pris son contact. Au mois de janvier 2007, la Télé Libre voyait le jour et je me suis rendu à la grande soirée de lancement avec mon projet sous le bras. J'avais depuis longtemps l'envie de proposer le concept d'une émission de courts-métrages et j'ai senti très vite qu'elle pourrait trouver sa place sur ce nouveau média. J'ai rencontré un des cadres de la structure, lui ai présenté mon projet et il m'a dit "banco". La seule condition étant que je me débrouille tout seul à trouver les courts, à tourner et à monter. En résumé, comme tout est basé sur du travail bénévole, chacun s'occupe de son concept, avec malgré tout la possibilité de les appeler à l'aide s'il y a un problème. J'ai tourné ma première émission en mars et elle a été publiée an avril. L'aventure de Libres Courts a commencé comme cela.   Pouvez-vous me dire quelques mots sur votre parcours? J'ai vu sur Internet par exemple que vous participiez depuis plusieurs années à une association de courts métrages, Fricero Films. Je suis journaliste de métier, rédacteur pour un magazine sur la création d'entreprise. Mais le cinéma est plus qu'une passion depuis mon adolescence. Je suis originaire de la région niçoise où depuis l'âge de 14 ans, je participe à des courts-métrages avec trois amis d'enfance, dont un réalise depuis l'âge de huit ans. Nous nous sommes toujours suivis et en grandissant, à force de tourner des films qui, si on les regardait aujourd'hui, seraient ridiculement nuls, nous avons décidés de créer un collectif qui a emprunté le nom de famille du réalisateur : Fricero Films. Nos courts-métrages sont devenus de plus en plus professionnels, nous avons eu de plus en plus de moyens, et nous avons décidés en 2004 d'officialiser tout cela en association loi 1901. Emmanuel Fricero, réalisateur de métier, en est le président, son frère est spécialisé dans le graphisme, le design et la création web, le troisième fait office de régisseur général et je suis chargé des relations presse, de la communication, en plus d'activités de scénariste et de rédaction pour notre site Web. Quand je suis venu sur Paris pour terminer mes études de journalisme il y a trois ans, j'avais toujours dans l'esprit de faire une émission sur le film court car je baigne dedans depuis bientôt dix ans.   Votre liberté est-elle totale pour réaliser cette émission (choix des films, des reportages, lieux de tournages, moyens financiers, etc.)?  Non seulement ma liberté est totale mais j'ai une totale confiance de la part de La Télé Libre. Je suis complétement indépendant et c'est aussi pour cela que je me suis tourné vers eux. Le concept d'une télé dite "libre" induisait que j'allais pouvoir présenter les films que je voulais, tourner où je voulais, etc. La contrepartie de cela c'est que je suis aussi seul pour produire l'émission, je sollicite le réalisateur de mon association quand je suis sur Nice pour cadrer et quand je suis à Paris, La Télé Libre me met un caméraman à disposition. Je me débrouille pour trouver les lieux de tournage, organiser la venue des réalisateurs pour les interviews, trouver les films et me les faire envoyer... Mais c'est cela aussi qui m'interesse : un rapport direct avec des jeunes réalisateurs qui ont, tout comme nous avons pu le vivre avec notre association, des difficultés pour se faire connaître. Là, je suis près d'eux, je les connais et je laisse leur talent s'exprimer quel que soit le genre du court. J'ai d'ailleurs le souvenir d'un film qui avait choqué pour la troisième émission de Libres Courts. Il s'agissait de "Accroc" qui traitait du cannibalisme et qui montrait des images très crues d'un homme mangeant le mollet d'une femme. Un court d'horreur très trash mais qui méritait d'être montré pour la performance vu que tout était très bien fait, le scénario tient la route et les effets spéciaux sont très travaillés. Cela a provoqué un tollé chez les internautes mais à La Télé Libre, ils se sont contentés de me dire qu'ils n'avaient pas adhéré. Rien de plus. Je suis libre et si je ne l'étais pas, je pense que j'arrêterai.     Comment pensez-vous que Libres courts se distingue d'autres émissions sur les courts métrages? Quelle est sa particularité selon vous?  D'abord, il s'agit tout simplement de la seule et unique émission de diffusion de court-métrage actuellement sur Internet. En cela, elle est inédite. Aucun site ne propose un programme construit, présenté, avec des interviews, sur des décors différents chaque mois, etc. J'ai par ailleurs à coeur de proposer de l'humain dans cetet émission : il ne s'agit pas que de présenter des films, il s'agit aussi  de présenter son réalisateur pour savoir pourquoi il l'a réalisé, avec quels moyens, quel message il a voulu faire passer. Je ne l'ai pas fait à chaque émission mais j'essaye le plus possible de ne pas être seul à présenter comme un Jean-Pierre Foucaut du cinéma. Je veux mettre en lumière les jeunes réalisateurs, moi je n'existe pas. Ensuite, sa deuxième particularité réside dans la nouvelle formule que je vais lancer pour la 8e édition : après chaque court-métrage, je vais débattre avec le réalisateur et des invités (institutionnels, journalistes, citoyens lambda) sur le thème du film. J'ai voulu faire évoluer la chose en proposant une discussion, provoquer la polémique, permettre un échange d'idées. Cela, aucune émission de courts, même sur les chaînes hertziennes ou du câble, ne le fait.   Regardez-vous régulièrement des émissions de courts métrages à la télé? Quelle est celle qui vous intéresse le plus? Malheureusement je n'ai pas le câble et je suis peu au rendez-vous des émissions sur les chaînes principales. D'autant que ça ne m'interesse que peu : la plupart présentent des films financés par des boîtes de production, très léchés, tournés en pellicule ou en HD, avec des comédiens connus... Moi je m'attache à ceux qui réalisent avec trois bouts de ficelles, qui se débrouillent pour trouver l'argent, les comédiens... Même si ce n'est pas parfait, le principal est que le film m'ait touché et que ça ne soit pas amateur. Je veux sortir du système du cinéma/argent pour donner la parole et une visibilité à ceux qui ne proposent que leur talent et leur passion. Les autres émissions, mise à part "Les films fait à la maison" sur Canal Plus, sont à mon goût trop formelles.    Dans le dernier numéro de L.C., vous évoquez l'élaboration d'une nouvelleformule? En quoi consistera t-elle?  Comme je le disais précédemment, il s'agira de se concentrer sur un court-métrage, ou deux s'ils sont vraiment très courts, et de débattre du thème du film juste après. Pour la 8e édition par exemple, je présente un court-métrage choc sur la domination masculine sur la femme. Nous allons en parler avec quatre invités et voir si cela correspond à une réalité, ce qu'il est possible de faire, etc. L'échange d'idées est quelque chose d'important pour moi. On ne changera pas le monde en donnant des avis sur des thèmes de société mais on peut au moins essayer de lancer un débat. J'ai voulu sortir du schéma classique des émissions de courts avec une présentation/une diffusion et innover. Les prochaines éditions se baseront autour du problème de la surdité dans la société, l'image médiatique des banlieues, les maltraitances de prisonniers comme à Abou Graib... Et à chaque fois, nous en parleront.   Avez-vous pour projet de vous déplacer sur d'autres festivals prochainement? J'essaye de me déplacer en festivals de temps en temps mais s'ils ne sont pas sur Paris, je ne peux pas trop me déplacer et faire venir un cadreur à mes frais. Mais j'aime beaucoup ce genre de manifestations, elles sont propices aux discussions. Mais Libres Courts marche plutôt bien et je reçois toutes les semaines au moins un court-métrage de la part d'internautes. J'ai donc un réservoir de talents que je peux exploiter sans aller en festival. Mais j'aime cette ambiance et pourquoi pas organiser dans l'avenir un grand débat au sein même d'une de ces manifestations. Ca y est, vous venez de me donner une idée ...

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