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Olivier Mellano Le grand retournement Ciné-concert, jury et court métrage en compétition… Grosse actualité pour le musicien Olivier Mellano à Vendôme. Samedi soir, il sera seul à la guitare pour interpréter une nouvelle bande-son pour le film culte de Bertrand Blier, BUFFET FROID. Il nous dévoile les grandes lignes de sa composition et évoque sa première expérience en tant que juré. Pourquoi avoir composé la musique du film BUFFET FROID ? C’est une commande du festival Travelling de Rennes, qui avait pour thématique « la ville la nuit ». Après avoir travaillé sur L’AURORE de Murnau et DUEL de Spielberg, c’était pour moi un nouvel exercice sur un film qui m’intéressait beaucoup. Je le trouve très moderne, d’une grande beauté plastique avec une ambiance très étrange. Quelle atmosphère avez-vous justement cherché à insuffler ? C’est un film qui marche beaucoup sur le retournement de situation. En fait, on ne s’attend jamais à ce qui va se passer.  Cela passe de la comédie la plus grinçante à des scènes vraiment très sombres. Ce que j’ai voulu faire, c’est aller aussi dans le retournement : quand les scènes étaient un peu plus légères, j’essayais de les rendre un peu plus graves et inversement. Finalement, j’ai cherché à amplifier le retournement avec la musique Quel style musical avez-vous adopté ? La guitare seule. Mais parfois cela n’y ressemble plus du tout car je fais de l’auto-sampling : je m’enregistre en direct pour faire des phénomènes de boucle et d’empilement. La guitare est mon instrument de prédilection et j’avais envie de me retrouver seul face à un film. Y a-t-il une part d’improvisation ? Non, c’est très écrit.  C’est vraiment une composition pour le film. Cela doit être particulier d’imaginer un ciné-concert pour un film dialogué… Justement, c’est ce qui m’a intéressé. Pour casser un peu avec le ciné-concert sur un film muet. Dans BUFFET FROID, les dialogues sont très musicaux. Je trouve que de les accompagner fait ressortir un peu plus la musique du film. Cela donne presque un genre de petit opéra !  Vous êtes membre du jury cette année à Vendôme. Quelles sont vos motivations ? J’aime beaucoup le cinéma, il y a plein de choses qui m’intéressent. Et parfois dans les compétitions de cinéma, il y a beaucoup de choses que j’aime mais les prix ne vont pas forcément à ceux que j’aurai choisi ! Là, je me suis dit que si je faisais partie d’un jury, je pourrai donner mon avis ! Quel genre de films appréciez-vous justement ? J’aime vraiment tous les genres. Ce qui compte pour moi, c’est davantage ce que dit un film et comment cela est dit. J’aime quand il y a du sens et un vrai parti pris artistique. Etes-vous amateur de courts métrages ? J’aime bien cette forme. Ce n’est pas celle que je connais le plus mais elle permet souvent à de nouveaux cinéastes d’éclore. On peut repérer les prochains bons réalisateurs. Vous avez vous-même collaboré musicalement à des courts métrages… Oui, j’ai fait récemment la musique d’un court métrage d’animation -LE JOUR DE GLOIRE de Bruno Collet-, qui est en compétition à Vendôme. C’est un beau film sur la guerre de 14. Et j’ai collaboré, de manière plus lointaine, à quelques plus petits films. C’est un travail qui m’intéresse. Diriez-vous que le travail de composition sur un court métrage est très différent du ciné-concert ? Sur un court métrage, on travaille directement avec le réalisateur, on a un échange. Et puis, on a des attentes du réalisateur. Alors que pour le ciné-concert, on a un « matériau » qui ne bouge pas. On a une plus grande liberté, tout en respectant le film. Ce sont deux exercices très différents, qui se complètent assez bien.  

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