Source :

Lorsqu'on dit qu'on fait de la politique, les gens ont toujours l'impression que l'on s'intéresse naturellement à l'actualité ainsi qu'à son cortège de « on dit », de ragots et de potins. Pour beaucoup – et rien n'est fait pour tordre le coup à cette impression générale -, la politique se résume à ce genre de bassesses de couloirs entre un ministre et un autre, ou à ces espèces de ronds de jambes que certains arrivistes de la première heure ont l'habitude de faire à leur parrain de parti et chef de courant. La pratique politique veut souvent ça, en France comme ailleurs. L'attrait du pouvoir façonne des comportements souvent curieux, émanant de personnes non moins bizarres : celles qui croient qu'elles ont un « destin » ou en tout cas un rôle bien précis, à la hauteur de leur talent. On n'en douterait pas.

Ce genre de commentaires un peu amères sur la politique étonneront donc sans doute le lecteur assidu qui a cru tomber sur le blog d'un militant... et non moins adhérent du Parti Socialiste. Je ne ferai pas l'hypocrite en expliquant et en démontrant que le PS est un parti « différent » dont les pratiques sont exemplaires. Bien au contraire. Le PS est un parti politique, de gauche certes, mais qui a vocation à gouverner et donc à attirer toutes celles et ceux qui veulent des places, des places... et des places.

La politique qui m'a toujours plu au fond, ça n'a jamais été celle des ministères et des cabinets de maire. Celle qui me plait toujours, c'est la « philosophie politique », c'est l'envie de débattre certes, mais aussi de s'attacher à des idées et à une certaine manière de voir la vie, de vivre sa vie. Tout simplement.

Je suis socialiste. Non pas que je sois particulièrement attaché au PS en tant que parti, mais parce que je partage l'essentiel de ce qui fait le socialisme démocratique. Mes préoccupations grandissantes pour la préservation de l'environnement m'ont fait penser aux Verts. Mais je ne crois pas tant que ça à l'écologie politique. Je pense que le socialisme démocratique devra intégrer l'impératif environnemental comme préalable à toute politique et le soucis écologique comme un moyen vers une société émancipée.

Face à ses envies de changer le monde, de prendre part activement à la construction et à l'évolution de nos sociétés et de vivre pleinement sa citoyenneté, on ne sait jamais trop comment s'y prendre. Ceux qui s'engagent dans un parti politique ne doivent jamais être considérés comme des personnes ayant une vocation particulière à la « représentation » mais toujours comme des citoyens ayant décidé d'aller un peu plus loin. Ni plus ni moins. Un militant politique ne représentera jamais plus que lui-même.

Pour faire « bouger les choses », certains pensent à l'humanitaire, à l'associatif. Très peu pensent encore au syndicalisme. Effectivement, certains cadres d'action sont à privilégier si l'on ne veut pas avoir à perdre du temps avec des personnes qui ne font que surveiller les rapports de force et guetter tout ce qui met un pouvoir en jeu.

Pourtant, pour faire changer le monde un peu comme on aimerait qu'il soit, ça commence par soi. Une bonne « philosophie de vie » ça ne veut pas rien dire. Au contraire : c'est l'essentiel. Ca c'est de la bonne politique.

En ce qui me concerne, j'ai décidé de prendre du recul avec la vie d'un parti. Je me sens « socialiste », tendance écolo, mais pas à l'aise au PS. Militant ? Il faut le rester toute sa vie je pense. Ne jamais déserter car la politique est une chose trop importante pour laisser sa dérogation à n'importe qui... Les pratiques changeront quand les partis seront peuplés de personnes qui veulent participer « réellement ». Mais pour l'instant, la tendance est à autre chose. Je ne crois plus beaucoup à la volonté politique de changer les choses en profondeur lorsqu'élus et adhérents du PS en sont réduits à suivre les variations des sondages d'opinion pour départager leur champion(ne) pour l'Elysée.

Répondre à cet article