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    DOSSIER SPECIAL / FESTIVAL DU FILM DE VENDOME 2007 Franck Vialle est un fidèle du festival de Vendôme depuis plusieurs années. Ses trois courts métrages y ont été diffusés. Et à plusieurs reprises, son travail a été distingué, en tant que réalisateur et producteur pour S. Louis. Ce n’est donc pas une surprise de voir le cinéaste strasbourgeois revenir à Vendôme pour y présenter une Carte blanche, mêlant films personnels et productions.         Avez-vous l’habitude de parler de votre travail en public ? Je donne des cours à la fac de Strasbourg. Je ne parle pas de mon travail en particulier, mais cela interfère évidemment. Je donne des travaux pratiques de mise en scène. Mes élèves sont souvent persuadés que la mise en scène, c’est la recherche du vrai. J’essaye de leur apprendre que le vrai est souvent dans le faux. Et c’est justement ce rapport entre le vrai et le faux sur lequel je travaille depuis trois films. J’essaye de filmer des éclats de réel dans un dispositif documentaire, de montrer comment la réalité d’un personnage, parachuté dans une fiction, peut dire autre chose.           Devant les lycéens, vous expliquiez ce matin que vous fonctionniez beaucoup à l’instinct… Je travaille beaucoup avant et après, mais quand que je tourne, je suis un sauvage ! Je n’emmène pas mon travail préparatoire sur le tournage. Il y a beaucoup de choses que je jette en cours de route, et d’autres que je finis par tourner alors qu’elles étaient pas prévues. Cela devient des obsessions en cours de tournage. Je construis très peu de manière scénaristique. Pour moi, c’est vraiment un jeu de l’esprit, de mise en sympathie de plans les uns avec les autres. La vraie continuité dans mon travail se situe dans une espèce de recherche de l’enfance de l’art. Je ne pense pas être un réalisateur conventionnel… Mes films ont toujours une espèce de liberté. Ces règles de découpage, de montage, etc. m’embêtent. J’essaye de trouver un langage cinématographique qui raconte autre chose…         AVEC LES MOTS DES AUTRES, PETUNIA ET NAPHTALINE et H.O.M. forment une trilogie. Cela signifie que vous allez passer à autre chose avec votre prochain projet ? Oui, c’est tout à fait autre chose. Je suis en plein dans l’écriture. J’ai commencé à écrire un long métrage mais, avant de passer à cela, j’ai eu envie de faire un autre film de scénario et parlant. Jusqu’à présent, je travaillais essentiellement avec des personnages qui décrivent  -dans une espèce d’errance- un état du monde. Pour le suivant, j’aimerais que des gens aillent d’un point A à un point B. Mais comme je reste joueur, je vais faire ce film parlant avec mon fils. Il devrait avoir 2 ans au moment du tournage et il sera donc en train d’apprendre à parler !           Comment opérez-vous vos choix en tant que producteur ? Je cherche des gens qui m’emmènent là où je n’irai jamais sans eux. C’est la base d’une collaboration pour moi. Avant d’être une rencontre entre un producteur et un scénario, c’est un rapport entre deux personnes. Si ce rapport là  n’existe pas, on n’a rien à s’apporter l’un  l’autre. Globalement, cela donne des productions difficiles, parce que tout le monde n’aime pas être emmené dans des territoires peu « conventionnels ». Dans ma Carte blanche par exemple, il y a un film sur le body art. On a produit le film avec rien. Ca a été très dur mais je suis content de l’avoir fait.       Et comment avez-vous fait votre choix pour cette Carte blanche justement ? Fabrice Bassemon m’a demandé de représenter mes deux premiers films. Sinon, j’ai essayé d’établir une sorte de parcours de producteur. J’ai programmé deux films que j’ai produit cette année, dont un qui n’a jamais été montré avant, celui sur le body art justement. C’est un film très particulier car je ne sais pas encore s’il est achevé ; je vais donc le présenter comme un film potentiellement encore en chantier.  

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